
Quel parcours scolaire pour les jeunes handicapés : inclusion scolaire ou éducation spéciale ?
1) Qu’est ce qu’un handicap mental ?
Il existe trois types de handicaps : le handicap mental, le handicap sensoriel (sourds, muets, aveugles), et le handicap physique (différentes myopathies). Nous allons ici nous intéresser au handicap mental.
« L’expression « handicap mental » qualifie à la fois une déficience intellectuelle (approche scientifique) et les conséquences qu’elle entraîne au quotidien (approche sociale et sociétale). Le handicap mental se traduit par des difficultés plus ou moins importantes de réflexion, de conceptualisation, de communication, de décision, etc. Ces difficultés doivent être compensées par un accompagnement humain, permanent et évolutif, adapté à l’état et à la situation de la personne. C’est à la solidarité collective qu’il appartient de reconnaître et de garantir cette compensation. »
2) Intégration en classe ordinaire
Les enfants qui ont un handicap léger sont pris en charge par un PAI (Projet d’Intégration Individuelle) qui fixe entre tous les partenaires de l’école et les parents les conditions dans lesquelles la scolarité est amenée à se dérouler dans le cadre ordinaire, moyennant quelques aménagements et précautions ne nécessitant pas de moyens nouveaux spécifiques. Il s’agit la plupart du temps d’enfants déjà scolarisés qui sont accueillis dans les classes ordinaires.
♦ Les avantages :
Un parcours ordinaire pour les enfants handicapés peut être bénéfique car cela leur permet de mieux s’intégrer et de devenir plus autonome. D’une part, l’enfant intégré au sein d’une classe côtoie principalement des enfants n’ayant pas de handicap et qui représentent ainsi les meilleurs modèles à suivre pour progresser. Ainsi, ils se considèrent comme des enfants normaux et leurs différences sont moins perçues.
♦ Les inconvénients :
Cependant, les enfants accueillis dans ces classes ont souvent des problèmes d’intégration à surmonter. De plus, dans une école ordinaire, les moqueries fusent et la solitude persiste. Les enfants handicapés ont donc du mal à se trouver des amis avec qui jouer car leur handicap prend le dessus.
Dans la vidéo suivante, on peut voir un enfant atteint de troubles mentaux qui a parfois du mal à suivre normalement en classe.
3) Quel parcours adapté ?
La scolarisation des enfants handicapés peut se faire de diverses façons :
• Dans une école ordinaire mais une classe différente.
– Classe d’Intégration Scolaire (CLIS)
La CLIS d’intégration d’enfants handicapés peut accueillir un petit groupe d’enfants (12 maximum), présentant le même type de handicap, au sein de certaines écoles élémentaires et exceptionnellement en maternelle. L’équipe pédagogique peut être soutenue par un auxiliaire de vie scolaire collectif (AVS-Co).
Enfants concernés
La CLIS accueille les enfants handicapés physiques, sensoriels ou mentaux dont le handicap ne permet pas une intégration individuelle continue en milieu ordinaire mais qui tireront partie d’une intégration progressive.
L’élève doit :
- être capable, d’une part, d’assumer les contraintes et les exigences minimales de la vie collective et de l’école,
- d’autre part, avoir acquis, ou être en voie d’acquérir une capacité de communication compatible avec la vie scolaire.
Enseignement adapté
La CLIS a pour mission de permettre à l’élève de suivre totalement ou partiellement un parcours scolaire ordinaire.
L’enseignement est adapté à son âge, ses capacités et son handicap. Une participation aux actions pédagogiques prévues dans le projet collectif de l’école et le partage d’activités avec les autres élèves sont organisés.
Chaque élève accueilli dans une CLIS bénéficie d’un temps d’intégration individuelle dans une classe de l’école, selon ses capacités. Il peut alors y suivre un apprentissage scolaire à un rythme proche de celui des autres élèves.
– Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire (ULIS)
Les ULIS remplacent depuis la rentrée 2010 les unités pédagogiques d’intégrations (UPI).
Elles constituent un dispositif collectif pour mettre en œuvre le projet personnalisé de scolarisation (PPS) de l’élève handicapé et sont implantées dans des établissements scolaires. L’élève suit les cours dans une classe ordinaire. Ces cours peuvent être cependant aménagés en fonction des exigences de certains apprentissages (matériel pédagogique adapté, lieu spécifique). Un coordonnateur est chargé, pour chaque ULIS, d’organiser le travail des élèves handicapés et d’assurer l’adaptation des situations d’apprentissage aux situations de handicap.
• Dans un établissement spécialisé.
– Sections d’Enseignements Généraux et Professionnels Adaptés (SEGPA)
Les SEGPA accueillent dans les collèges des élèves (de 12 à 16 ans) qui, en raison de leurs difficultés graves et persistantes, ne peuvent suivre un cursus scolaire ordinaire en 6ème. Elles peuvent accueillir des élèves handicapés dans le cadre d’un projet d’intégration individuelle avec soutien spécialisé et visent une qualification professionnelle. Les enseignements dispensés sont adaptés aux élèves grâce à l’aménagement des situations, des supports et des rythmes d’apprentissage. Dès la 4ème, l’enseignement dispensé s’oriente de plus en plus vers le cadre professionnel qu’envisage l’enfant.
– Institut Médico Educatif (IME)
Prise en charge d’enfants et d’adolescents présentant une déficience intelectuelle. Il peut comprendre une Section d’Education et d’Enseignement Spécialisés (SEES) pour les enfants de 6 à 14 ans et une Section d’initiation de Première Formation Professionnelle (SIPFPro) ou Section de Première Formation Professionnelle (SPFP).
– Établissements Régionaux d’Enseignement Adapté (EREA)
Les EREA accueillent des enfants et des adolescents (de 12 à 20 ans) en grande difficulté scolaire et sociale, ou présentant un handicap. Ils assurent un enseignement général, technologique ou professionnel adapté, en proposant si nécessaire l’internat éducatif et permettent aux élèves de construire un projet d’insertion professionnelle et sociale par l’individualisation des durées et des parcours de formation. De plus, les EREA réorientent, dès qu’ils le peuvent, les élèves dans un établissement ordinaire.
– Réseau d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté (RASED)
Un RASED regroupe des enseignants et, au moins, un psychologue travaillant en milieu scolaire ordinaire. Il s’occupe de tous les élèves rencontrant des difficultés en classe. Dans certains cas, il peut fournir une aide complémentaire à un élève porteur d’un handicap mental.
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• Orientation
Après avoir fait un parcours, soit dans une école ordinaire en CLIS et ULIS, soit dans un établissement adapté, l’adolescent handicapé doit choisir en compagnie de sa famille son orientation professionnelle. Pour cela, il a deux options : soit il va en Etablissement et Service d’Aide par le Travail (ESAT) soit dans un foyer de vie.
L’ESAT est un organisme médico-social chargé de la mise au travail, accompagnée d’un soutien médical et social, des personnes handicapées dans l’impossibilité de travailler dans un autre cadre. Ces personnes n’ont pas le statut de salarié. Elles ne peuvent donc être licenciées. Toutefois, elles doivent respecter et ont droit à quelques règles du code du travail : hygiène et sécurité, médecine du travail, congés payés.
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« Les Foyers de vie mettent en œuvre des soutiens médico-sociaux destinés aux adultes handicapés qui disposent d’une certaine autonomie et qui ne relèvent pas d’une admission en Foyers d’Accueil Médicalisés (FAM) ou en Maisons d’Accueil Spécialisées (MAS), mais qui ne sont pas aptes malgré tout à exercer un travail productif, même en milieu protégé (y compris en ESAT). Il s’agit de développer l’autonomie des résidents ou, tout au moins, de prévenir toute forme régression par la réalisation d’activités quotidiennes diversifiées. Les activités proposées sont diverses et adaptées aux capacités des résidents. Il peut s’agir d’activités manuelles (peinture, sculpture…), d’activités de gymnastique, de danse, d’expression corporelle, d’activités d’ergothérapie… »
D’après http://www.unapei.org/Le-handicap-mental-sa-definition.html le 22/11/11.