
PEINTRE PROBABLEMENT ESPAGNOL « »El Greco « » »
Domínikos Theotokópoulos
(en grec moderne Δομήνικος Θεοτοκόπουλος) dit El Greco (de l’italien, Greco, « Grec »)note 2, né en 1541 (?) en Crètenote 3 à Candie1, mort le , à Tolède (Espagne), est unpeintre, sculpteur et architecte grec considéré comme le peintre fondateur de l’École espagnole du xvie siècle.
Il n’y a aucun document certain concernant sa naissance, en dehors des actes et documents de Tolède, qui le donnent comme né à Candie en Crète en 1541. La référence à la ville de Fódele est due à un faux document.
Son œuvre picturale, synthèse du maniérisme renaissant et de l’art byzantin, est caractérisé par des formes allongées et des couleurs vives. S’il fut célébré de son vivant, il a été oublié pendant plus d’un siècle. Redécouvert au milieu du xixe siècle par les romantiques français en particulier, sa peinture extravagante a suscité des commentaires innombrables, souvent en contradiction avec les faits historiques avérés. Sa singularité a influencé de nombreux artistes au xxe siècle, entre autres Picasso et Jackson Pollock qui se sont directement inspirés de lui.
Biographie
Il semble qu’El Greco ait été formé dans sa ville natale puisqu’il y est reçu maître-peintre en 1566. Il est alors peintre d’icônes dans la tradition byzantine orthodoxe, aidé par son frère Manuso, de dix ans son aîné. On possède de lui différentes icônes. Il est possible que le peintre se soit marié, ou ait reçu les ordres alors. El Greco séjourne de 1568 à 1570 à Venise, où il est identifié comme « disciple » du Titien, bien qu’El Greconote 6n’utilise pas la même technique, puis il est à Rome de 1570 à 1572 au service du cardinal Alexandre Farnèse.


I (vers 1580). Tableau de présentation d’ El Greco à la cour du roi d’Espagne pour la décoration de l’Escurial, rejeté par le roi qui ne le trouvait pas assez fidèle à l’esprit duConcile de Trente.


Une des innombrables versions de par El Greco, un saint très populaire en Espagne auxvie siècle. Musée des Beaux Arts de San Francisco.
En 1572, il est expulsé du palais Farnèse, sans que l’on en connaisse le motif concret. Le 18 septembre 1572, il est inscrit à l’Académie Saint Luc de Rome. Il semble qu’il reste en Italie jusqu’en 1576 avec ses deux assistants, Lattanzio Bonastri da Lucignano et Francesco Preboste ; ce dernier l’accompagnera en Espagne.
Le il reçoit la commande de pour la cathédrale de Tolède. Il semble qu’alors El Greco vive à Madrid auprès de la Cour d’Espagne. On lui commande le grand retable de Santo Domingo el Antiguo à Tolède. En 1578, son filsJorge Manuel naît à Tolède. On ne sait rien de la mère de l’enfant, Jeronima de las Cuevas, qu’El Greco n’a pas épousée.L’enfant est élevé par la famille Cuevas. En 1579, Philippe II d’Espagne lui commande , destiné au palais de l’Escurial, mais le tableau ne plaît ni au roi, ni à la Cour, ni à l’Inquisition
En 1585, El Greco s’installe à Tolède. La même année, le théoricien italien du maniérisme, Federigo Zuccaro, lui rend visite et lui offre de Giorgio Vasari, livre que l’on a conservé, annoté de la main d’El Greco qui y fait part de ses réflexions sur la peinture. Le , il reçoit la commande de son fameux pour l’église Santo Tomé de Tolède. En 1587, il participe à la décoration monumentale de la ville de Tolède pour la venue de Philippe II et de la cour.
Il vit à Tolède dans une maison louée au Marquis de Villema où il dispose « d’un appartement royal avec une cuisine principale, un salon de réception et un sous-sol donnant sur un premier patio avec un puits (…) Il gagnait beaucoup d’argent mais le gaspillait dans le train somptueux de sa maison, allant jusqu’à engager des musiciens, qu’il payait pour accompagner ses repas », suivant le témoignage de Jusepe Martinez. En 1604, El Greco et sa famille occupent vingt-quatre pièces de la maison. Quant aux procès nombreux, ils sont souvent le résultat des procédés commerciaux d’El Greco qui, par exemple, demandait à son assistant Francisco Prebloste de passer un accord avec un Gênois de Séville pour que ses tableaux soient reproduits en broderie. El Greco a un atelier qui reproduit trois, quatre fois chacune de ses toiles en différents formats, en particulier les tableaux de dévotion comme la série consacrée à saint François d’Assise. Vers 1592-1593 , il annote le traité d’architecture de Vitruve, où il exprime ses idées esthétiques5. Les commandes religieuses et privées affluent, en particulier de nombreux portraits.